Une santé de fer, initialement prévue en avril par le musée de minéralogie MINES ParisTech devait nous proposer un nouveau regard sur les minéraux en lien avec la santé.
L’exposition passionnante est reportée pour des jours plus cléments en raison de la pandémie de Covid. La santé est donc au coeur de notre actualité.
Toutefois, Esprit Joaillerie souhaite vous faire partager ce projet très intéressant.
Il faut souligner que ce projet Santé de Fer est réalisé par des étudiants de quatre écoles de l’Université PSL (MINES ParisTech, Ecole normale supérieure, Ecole nationale des chartes et Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs).
De plus, il s’agit d’un spectre plus large que la lithothérapie, le soin par les pierres, le lien est plus riche.
On retrouve les minéraux depuis longtemps sur des talismans, nourris par une pensée magico-religieuse. Cet ésotérisme ancien est connu par des écrits appelés “lapidaires” qui sont consacrés aux pierres. En effet, ces textes anciens rassemblent aussi bien des savoirs médicaux que des savoirs magiques parfois concurrents. Ainsi, Pline l’Ancien rapportera avec scepticisme la capacité de l’améthyste à préserver de l’ivresse.
Il faut dire que les médecines anciennes font souvent appel à une majorité de substances d’origines végétales et de matières minérales.
La plupart sont des minéraux composés d’un seul élément chimique, comme par exemple le mercure (Hg). Appelé vif-argent, ancêtre du mercurochrome, on lui prête de nombreuses propriétés curatives.
Très étudié par les alchimistes et la médecine, il se révéle être un neurotoxique.
Les minéraux entrent également dans la fabrication de produits de beauté qui sont utilisés pendant des siècles.
C’est le cas par exemple du khôl égyptien, on notera qu’outre ses emplois cosmétiques et thérapeutiques (il utile pour soigner les infections oculaires), il conjure également le mauvais sort.
Les minéraux sont employés la plupart du temps sans considération de leur possible toxicité. Comme pour le khôl égyptien qui a l’époque antique était composé de galène (sulfure de plomb) ou de stibine (sulfure d’antimoine).
Le développement des sciences toxicologiques et pharmacologiques des derniers siècles accompagne la naissance des principes de santé publique. Les substances d’origine minérale, qu’elles soient pharmaceutiques ou non, font l’objet de méthodes standardisées et reproductibles d’évaluation de leur toxicité.
Toujours présent dans l’industrie pharmaceutique moderne les minéraux aident les hommes, comme ces exemples du “Smecta”, de la “Téralithe” ou du Bicarbonate de sodium.
Par exemple, le Smecta est composé de smectite. C’est un minéral argileux couramment rencontré dans les sols, efficace comme antidiarrhétique, sa structure en feuillet lui permet d’absorber le surplus de liquide.
C’est le carbonate de lithium qui entre dans la composition de la Téralithe, issu de la lépiodolite, il a une action sur les troubles bipolaires. Quand au célèbre Bicarbonate de sodium (ou Bicarbonate de soude) c’est le « natron », un sel formé par évaporation de lacs salés riches en sels de sodium, le bicarbonate de sodium qui les compose.
Réelle panacée, il est connu depuis l’Antiquité, les égyptiens s’en servait déjà comme savon, de nos jours on peut le retrouve pour la santé, la cuisine, les cosmétiques…
Enfin, certains minéraux ont des propriétés remarquables, ils sont biocompatibles. C’est le cas du phosphate de calcium qui est un peu comme un “ciment” pour les os. Les tissus osseux sont composés en majorité d’apatite et d’hydroxyapatite, du phosphate de calcium (CaP).
Le principe est celui de l’ostéo-intégration. Ce phosphate de calcium, une fois dissous dans les fluides corporels, se lie chimiquement au tissu osseux avec lequel il est en contact. Il forme des cristaux par précipitation à la surface de l’os et y crée une interface stable avec le matériau bio actif. On assiste à une “cicatrisation” des os. Ces phosphates de calcium sont également utilisés comme matériaux de comblement ou de recouvrement (implants dentaire et prothèses).
Les minéraux sont esthétiques par leurs formes et leurs couleurs, comme on a pu le voir ils sont également très utiles.
Ils nous réservent encore des surprises.
Nos félicitations pour la réalisation de cette étude Minéraux & Santé à Alice Besson-Léaud, Lisa Lafontaine (École nationale des chartes), Quentin Bollaert (École normale supérieure), Alexandre Couturier (École nationale des chartes), Constance de Lagaye de Lanteuil (École nationale supérieure des Artes Décoratifs), Hugo Lestrelin (École normale supérieure), Clément Loiseau (MINES ParisTech) et Tristan Malleville (MINES ParisTech).
Mes remerciements à Eloïse Gaillou
Musée de Minéralogie MINES ParisTech
musee.mines-paristech.fr