Le joaillier Arteau.
Esprit Joaillerie a le plaisir de rencontrer Stéphane Marteau, joaillier et fondateur de la Maison Arteau Joaillier. Cet amoureux de belles pierres, les laisse le guider pour nous proposer des pièces uniques. Pour lui, la joaillerie est un art où chaque oeuvre doit rester unique.
Qu’est-ce qu’un beau bijou ?
C’est de l’art, c’est une expression. Lorsque l’on réalise un bijou il ne faut pas oublier d’exprimer quelque chose. Parfois, on est ému devant un beau bijou, peu importe la matière dont on se sert il faut que le bijou dégage une émotion.
Quelle est votre pierre préférée ?
C’est très difficile à dire, il y a des périodes où l’on découvre certaines pierres, d’autres que l’on redécouvre. Les spinelles et surtout les grenats m’attirent. Plus rare le grenat “Malaya”que l’on trouve en Tanzanie, entre le pyrope et le spessartite. Si je suis le filon, je vais peut être découvrir de nouvelles matières. Ce sont des pierres naturelles, magnifiques. Rien de chauffé ou de traité !
Quelle est votre réalisation la plus technique ?
Celle dont vous êtes le plus fier ?
C’est presque toujours la dernière pièce réalisée. J’ai un processus de création très lent. Je regarde les pierres, elles m’éclairent, le projet avance doucement dans ma tête pour que la réalisation finale soit la plus belle possible. Et une fois que le bijou est réalisé, on a pas envie de le quitter, c’est un parcours de création qui rend fier. En ce moment je réalise une tiare transformable en collier pour une cliente, c’est une réalisation complexe, très technique. J’ai hâte de la voir terminée.
Que vous inspire les pierres précieuses ?
Quelque soit la matière, les pierres dégagent une émotion qui rebondit dans mon esprit et j’imagine alors un bijou. Les pierres classiques me parlent peu. Je recherche de la rareté, c’est ce qui fait la différence.
Qu’est ce qui vous a donné cette passion pour les pierres?
J’ai toujours été avec les bijoux car mon père était du métier et avait son propre atelier.
La vie m’a fait rencontrer Alexandre Reza, des moments fabuleux.
Il possédait des boites remplis de pierres extraordinaires : des rubis Birman, saphirs Kashmir…
Alexandre Reza m’a donné la responsabilité de ses pierres, de les retailler, de les valoriser.
Puis nos vies se sont séparées et j’ai monté ma société de négoce de pierres.
Quel lieu vous inspire ?
J’ai l’habitude de me déplacer sur les mines.
Par exemple, Ceylan est un lieu extraordinaire car toutes les pierres y transitent.
Il y a aussi la région d’Arusha en Tanzanie, qui est en plein développement et qui va nous surprendre,
il y’a beaucoup de belles pierres à découvrir.
Un livre que vous n’avez pas oublié ?
“L’Étranger” de camus, je le relis de temps en temps.
Des passages me restent.
Une musique que vous écoutez ?
J’aime toutes les musiques et je travaille en musique.
J’écoute tout ! J’en consomme beaucoup et c’est souvent éphémère.
Un joaillier que vous aimez ?
JAR, Hemmerle, Viren Baghat et James de Givenchy.
Une annecdote ?
Celle d’un saphir padparadsha. C’était en 1980, j’ai vu dans une boutique un saphir padparadsha extraordinaire, une merveille sur une bague art déco. J’ai acheté cette bague que j’ai revendue immédiatement à un grand collectionneur. C’était une pierre qui avait une couleur unique, je n’ai jamais revu une telle intensité.
Que peut-on vous souhaiter ?
Le même succès que les grands créateurs que j’admire et surtout me faire plaisir dans mes réalisations.
Cher Stéphane, c’est avec impatience que nous attendons vos prochaines créations.
Arteau Joaillier
10 Place Vendôme 75001 Paris
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