Tendance Art Déco
Esprit Joaillerie et la Maison Miller vous propose un voyage dans le temps, à l’époque Art Déco sur un air de charleston.
Cette période de l’Art Déco débute vers la fin de l’année 1910 jusqu’en 1939. Elle prend son nom de la première exposition internationale des arts décoratifs qui eut lieu en 1925 à Paris. Pendant 6 mois cette manifestation affichera conjointement l’architecture extérieure et la décoration intérieure. N’ayant pas l’ampleur de l’exposition universelle, elle réunit cependant pas moins de 21 pays qui ont comme parti pris, l’innovation.

© Cparama.com
Ce début du XXème siècle est marqué par un esprit de liberté, les artistes novateurs sont nombreux. Dans tous les domaines, peinture, littérature, musique, mode ou joaillerie s’exprime ce sentiment.

Fernand Léger
« Les Clés » 1928
© DR
Vers 1905, le style Art Nouveau si exhubérant qui lui précède perd de son aura, ce « style nouille » laisse la place à une forme d’art plus rigoureuse, symétrique et colorée car le monde se veut plus moderne.

© Esprit Joaillerie
Cette mode faite de lignes bien nettes, de fleurs stylisées et de motifs géométriques est résolument fonctionnelle.
Le poète Paul Géraldy dira : « l’Art Déco retrouve le sens de la vie, progresse vers sa perfection et atteint à une rigueur, à une unité, à un style digne de nos plus grandes époques. »
Véritable manifeste de la modernité, l’architecture est sobre et géométrique, elle retrouve donc son équilibre.

© Esprit Joaillerie
L’Art Déco s’impose en premier lieu dans les endroits où s’expriment les idées, les lieux de spectacles.
La façade des Folies Bergères, inscrite à l’inventaire des monuments historiques, réalisée par le sculpteur Maurice Picaud dit Pico en est un célèbre exemple.

© Esprit Joaillerie
On y voit la célèbre danseuse et mannequin russe, Lila Nikolska, dans le pur style Art Déco.

© Esprit Joaillerie
Le Grand Rex, une des plus grande salle de Paris, ouvre en 1934 avec une architecture emprunté au Radio City Music Hall de New York. Ce lieu mythique du cinéma parisien offre une façade imposante, ses concepteurs Auguste Bluysen, John Eberson et Henri-Edouard Navarre ont conçu un Art Déco du gigantisme, une mise en scène qui séduira le tout Paris.

© Esprit Joaillerie
« La Coupole » célèbre café parisien, accueille les artistes et intellectuels des années folles, on y côtoie alors Jean Cocteau, Foujita, Giacometti, Zadkine, Man Ray, Aragon, Joséphine Baker…

La Coupole en 1930
© La Coupole / Flo
Véritable trésor de l’Art Déco les « piliers » sont représentatif du lieu. Au nombre de 27, ces piliers sont recouvert de marbres et mosaïques, d’inspirations cubiste. Ils témoignent d’une époque où 27 peintres fidèles de la bohème de Montparnasse ont laissé leur empreintes.

Pilier « Dubreuil » © Esprit Joaillerie

La Coupole en 2017
Vue de la Salle et des Piliers. © Esprit Joaillerie
Pour aller dans ces hauts lieux de la vie parisienne, il fallait suivre le style en vogue. Le milieu de la mode a tout de suite interprété ce nouveau courant proposant de nouvelles toilettes, un style « garçonne ». Les cheveux sont courts, ondulés coiffés d’un chapeau porté très bas sur le front.

Portrait de
Elsa Schiaparelli par Man Ray 1933

Publicité Chanel
1926
© Vogue

Dessin de modèle pour la Maison Jeanne Lanvin. 1920. Marguerite Porracchia
© Photo Les Arts Décoratifs, Paris
Il s’agit de rester féminine, du confort mais avec du style!
Les robes sont précieuses, fluides et actives, les matières comme la soie, les plumes ou les fourrures sont prisées.

Paul Poiret, 1924.
Robe Satin de soie, broderie de lame argent, fourrure de chinchilla, velours de soie.
© Les Arts Décoratifs Paris / Jean Tholance. ADAGP, Paris
A cette époque les couturiers jouent un rôle influent, car créer une tenue est un moyen de s’exprimer. Cette importance de la mode est depuis lors toujours aussi présente.
L’élégance de la Parisienne faisait donc son existence ! Le snobisme pousse jusque dans les intérieurs où les noms comme : Bourdelle, Brandt, Catteau, Daum, Perriand, Poiret, Puiforcat, Ruhlmann, Sandoz…était garant de bon goût et d’un bon statut social.
On se doit d’être à la hauteur de ce « style total », ce que l’on exhibe à l’extérieur doit être comme son intérieur, élégant.

Charles Catteau 1924.

Puiforcat
Légumier Argent, Jade.
Vers 1925.
©Photo Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance.

Baccarat
Service Jets d’eau.1925
Présenté à l’exposition internationale des Arts décoratifs et industriels de Paris
©Patrick Schuttler / Baccarat

Puiforcat
Vers 1930
Pendulette Serre-Livre
Argent, Marbre Rouge.

Jean Dunand 1926
Manteau de Cheminée
Bois Laqué Noir, Rouge et Brun, Coquille d’Oeuf
© Sothebys

Émile-Jacques Ruhlman
Paire de Fauteuils « Crapaud » 1925
© Sothebys

Vase Daum 1930

Max Le Verrier
Panthère. 1925.
© Bohnams

Edgar Brandt, Paravent. Vers 1930.
© Atelier Forge & Design
L’art est perçu comme un moyen de vendre plus de production et où les progrès technologiques permettent une reproduction et une standardisation des objets.

Hochet pour Bébé
Argent. Vers 1925
© Esprit Joaillerie
Les accessoires de mode sont très répandus. Les poudriers luxueux, étuis à cigarettes, éventails, rivalisent avec les bijoux. Considérés comme un luxe, ils réhaussent le style.

Éventail Le Bon Marché (grand magasin parisien)
1925-1930
© Photo Les Arts Décoratifs /Jean Tholance

Cartier
Vanity Case Vers 1925
Onyx, Diamants, Or.
© Christies

Raymond Templier
Étui à Cigarette, 1930.
© Photo Les Arts Décoratifs /Jean Tholance
Les bijoux de cette époque sont audacieux, éblouissants et souvent ludiques. Emprunts de nouveauté eux aussi, et cadencés par les créations de Jean Després, Jean Dunan, Suzanne Belperron, Boivin ou encore Raymond Templier.

Jean Després
Bague Aigue-Marine, Diamants, Or, Platine.
1937.
© Photo Les Arts Décoratifs /Jean Tholance

Jean Dunand
Bracelet Laque, Argent.
1924.
© Sothebys

Boivin
Bracelet Cristal de Roche, Hématite, Or. 1930.
© Sothebys

Suzanne Belperron
Broche Quartz Fumé, Saphirs Jaunes, Citrines, Or. 1935
© Sothebys

Jean Fouquet et Charles Girard. 1937.
Bracelet Topaze, Or.
©Photo Les Arts Décoratifs /Jean Tholance.
Cette génération de bijoutiers s’inspire du cubisme, parfois du constructivisme russe pour donner des lignes épurées et architecturées.
Le bijou devient alors une sculpture.

Raymond Templier
Broche Cristal de Roche, Onyx, Diamants, Platine.
1937
© Photo Les Arts Décoratifs /Jean Tholance

Raymond Templier
Bague Diamants, Platine.
1937
© Photo Les Arts Décoratifs /Jean Tholance
Robert Mallet Steven Fonde en 1929 avec René Herbst, Stevens, Raymond Templier, Jean Puiforcat, Hélène Henry et Pierre Chareau l’Union des Artistes Modernes. Les membres de ce mouvement s’émancipent des notions décoratives pour se concentrer sur la fonction, la structure, exploiter de nouvelles matière et nouvelles techniques afin de les adapter à une vision moderne et revalorisée des arts décoratifs.
Les progrès techniques et scientifiques apportent de la vitalité, les bijoux empruntent alors à la mécanique et boulons, roulement à bille font partie intégrante du bijoux.

Jean Fouquet
Bracelet « Roulement à billes » Métal Chromé, Ébonite. 1931.
Toujours plus modernes et surprenants, les joailliers se veulent aussi accessibles et il n’est pas rare de trouver des matériaux innovants comme l’argent, l’acier, l’aluminium, la bakélite, l’ébène, l’écaille et même le plastique. Y sont associées des pierres comme la topaze, la citrine, l’améthyste, le cristal de roche, l’émail ou encore le galuchat.

Gérard Sandoz
Bague Argent, Or, Émail.
1928
© Photo Les Arts Décoratifs /Jean Tholance

Jean Després
Argent, Or, Galuchat.
© Primavera Gallery
Mais si l’art Déco apprécie la simplicité, il est aussi précieux, le style habituellement géométrique, voir abstrait laisse parfois paraitre des éléments réalistes comme des fleurs qui sont alors juste suggérées. Les coiffures découvrent les oreilles laissant ainsi une grande possibilité de création, des longs pendants aux boucles d’oreilles clip qui font leur apparition. Comme dans cette composition typique de l’Art Déco, où l’on voit une paire de boucles d’oreilles en platine sertie de diamants et une bague en platine sertie de diamants et d’onyx.

Tendance Art Déco. Maison Miller © Esprit Joaillerie

Tendance Art Déco. Maison Miller
© Esprit Joaillerie

Tendance Art Déco. Maison Miller
Bague Diamants, Onyx, Platine. Vers 1925. © Esprit Joaillerie
La « joaillerie blanche » est également très en vogue, en platine, sertie de diamants, leur géométrie permettait de multiples combinaisons.

Maison Miller
Bracelets Art Déco
Diamants, Platine.
© Esprit Joaillerie

Tendance Art Déco. Maison Miller
Broche Mauboussin
Diamants, Platine.
Vers 1929. © Esprit Joaillerie
A ces grands classiques de l’Art Déco de grands orfèvres français réalisent de véritables oeuvres d’arts miniatures, c’est aussi un triomphe de la couleur.

Boucheron
Broche Jade, Lapis-Lazuli, Corail, Turquoise, Diamants, Platine. 1925
© Boucheron

Jacques Lacloche
Bracelet Saphir, Diamants, Émail, Or, Platine
1935.
© Sothebys

Boucheron 1931
Bracelet Inspiration Africaine.
Malachite, Ivoire, Purpurine, Or.
© Sothebys
Toujours géométriques, certaines réalisations présentent parfois une inspiration égyptienne ou orientale, un goût pour l’ailleurs, la mode est aux voyages.

Affiche Voyage Transatlantique du Paquebot Normandie.

Cartier
Bracelet « Tutti Frutii »
1930
Rubis, Émeraudes, Saphires, Diamants, Platine.
© Cartier

Van Cleef & Arpels.
Bracelet inspiré de la tombe de Toutânkhamon.
Diamants, Rubis, Émeraudes, Saphirs, Onyx, Platine. 1924.
© Van Cleef & Arpels

Van Cleef & Arpels
Broche Inspiration Chinoise.
Émeraudes, Saphirs, Rubis, Diamants, Onyx, Platine. 1924
© Van Cleef & Arpels
L’Art Déco reste un des styles les plus admirés du XX ème siècle.
Cette visite se termine, en gardant à l’esprit que le passé est sans cesse à redécouvrir et que le bijou suit l’histoire. On ne peut le comprendre que si l’on connait l’époque à laquelle il a été créé. Nous nous retrouverons très prochainement pour une nouvelle tendance…

Tendance Art Déco avec Esprit Joaillerie Charlotte Wannebroucq et sarah Miller © Esprit Joaillerie