Tendance Art Déco
Esprit Joaillerie et la Maison Miller vous propose un voyage dans le temps, à l’époque Art Déco sur un air de charleston.
Cette période de l’Art Déco débute vers la fin de l’année 1910 jusqu’en 1939. Elle prend son nom de la première exposition internationale des arts décoratifs qui eut lieu en 1925 à Paris. Pendant 6 mois cette manifestation affichera conjointement l’architecture extérieure et la décoration intérieure. N’ayant pas l’ampleur de l’exposition universelle, elle réunit cependant pas moins de 21 pays qui ont comme parti pris, l’innovation.
Ce début du XXème siècle est marqué par un esprit de liberté, les artistes novateurs sont nombreux. Dans tous les domaines, peinture, littérature, musique, mode ou joaillerie s’exprime ce sentiment.
Vers 1905, le style Art Nouveau si exhubérant qui lui précède perd de son aura, ce “style nouille” laisse la place à une forme d’art plus rigoureuse, symétrique et colorée car le monde se veut plus moderne.
Cette mode faite de lignes bien nettes, de fleurs stylisées et de motifs géométriques est résolument fonctionnelle.
Le poète Paul Géraldy dira : “l’Art Déco retrouve le sens de la vie, progresse vers sa perfection et atteint à une rigueur, à une unité, à un style digne de nos plus grandes époques.”
Véritable manifeste de la modernité, l’architecture est sobre et géométrique, elle retrouve donc son équilibre.
L’Art Déco s’impose en premier lieu dans les endroits où s’expriment les idées, les lieux de spectacles.
La façade des Folies Bergères, inscrite à l’inventaire des monuments historiques, réalisée par le sculpteur Maurice Picaud dit Pico en est un célèbre exemple.
On y voit la célèbre danseuse et mannequin russe, Lila Nikolska, dans le pur style Art Déco.
Le Grand Rex, une des plus grande salle de Paris, ouvre en 1934 avec une architecture emprunté au Radio City Music Hall de New York. Ce lieu mythique du cinéma parisien offre une façade imposante, ses concepteurs Auguste Bluysen, John Eberson et Henri-Edouard Navarre ont conçu un Art Déco du gigantisme, une mise en scène qui séduira le tout Paris.
“La Coupole” célèbre café parisien, accueille les artistes et intellectuels des années folles, on y côtoie alors Jean Cocteau, Foujita, Giacometti, Zadkine, Man Ray, Aragon, Joséphine Baker…
Véritable trésor de l’Art Déco les “piliers” sont représentatif du lieu. Au nombre de 27, ces piliers sont recouvert de marbres et mosaïques, d’inspirations cubiste. Ils témoignent d’une époque où 27 peintres fidèles de la bohème de Montparnasse ont laissé leur empreintes.
Pour aller dans ces hauts lieux de la vie parisienne, il fallait suivre le style en vogue. Le milieu de la mode a tout de suite interprété ce nouveau courant proposant de nouvelles toilettes, un style “garçonne”. Les cheveux sont courts, ondulés coiffés d’un chapeau porté très bas sur le front.
Il s’agit de rester féminine, du confort mais avec du style!
Les robes sont précieuses, fluides et actives, les matières comme la soie, les plumes ou les fourrures sont prisées.
A cette époque les couturiers jouent un rôle influent, car créer une tenue est un moyen de s’exprimer. Cette importance de la mode est depuis lors toujours aussi présente.
L’élégance de la Parisienne faisait donc son existence ! Le snobisme pousse jusque dans les intérieurs où les noms comme : Bourdelle, Brandt, Catteau, Daum, Perriand, Poiret, Puiforcat, Ruhlmann, Sandoz…était garant de bon goût et d’un bon statut social.
On se doit d’être à la hauteur de ce “style total”, ce que l’on exhibe à l’extérieur doit être comme son intérieur, élégant.
L’art est perçu comme un moyen de vendre plus de production et où les progrès technologiques permettent une reproduction et une standardisation des objets.
Les accessoires de mode sont très répandus. Les poudriers luxueux, étuis à cigarettes, éventails, rivalisent avec les bijoux. Considérés comme un luxe, ils réhaussent le style.
Les bijoux de cette époque sont audacieux, éblouissants et souvent ludiques. Emprunts de nouveauté eux aussi, et cadencés par les créations de Jean Després, Jean Dunan, Suzanne Belperron, Boivin ou encore Raymond Templier.
Cette génération de bijoutiers s’inspire du cubisme, parfois du constructivisme russe pour donner des lignes épurées et architecturées.
Le bijou devient alors une sculpture.
Robert Mallet Steven Fonde en 1929 avec René Herbst, Stevens, Raymond Templier, Jean Puiforcat, Hélène Henry et Pierre Chareau l’Union des Artistes Modernes. Les membres de ce mouvement s’émancipent des notions décoratives pour se concentrer sur la fonction, la structure, exploiter de nouvelles matière et nouvelles techniques afin de les adapter à une vision moderne et revalorisée des arts décoratifs.
Les progrès techniques et scientifiques apportent de la vitalité, les bijoux empruntent alors à la mécanique et boulons, roulement à bille font partie intégrante du bijoux.
Toujours plus modernes et surprenants, les joailliers se veulent aussi accessibles et il n’est pas rare de trouver des matériaux innovants comme l’argent, l’acier, l’aluminium, la bakélite, l’ébène, l’écaille et même le plastique. Y sont associées des pierres comme la topaze, la citrine, l’améthyste, le cristal de roche, l’émail ou encore le galuchat.
Mais si l’art Déco apprécie la simplicité, il est aussi précieux, le style habituellement géométrique, voir abstrait laisse parfois paraitre des éléments réalistes comme des fleurs qui sont alors juste suggérées. Les coiffures découvrent les oreilles laissant ainsi une grande possibilité de création, des longs pendants aux boucles d’oreilles clip qui font leur apparition. Comme dans cette composition typique de l’Art Déco, où l’on voit une paire de boucles d’oreilles en platine sertie de diamants et une bague en platine sertie de diamants et d’onyx.
La “joaillerie blanche” est également très en vogue, en platine, sertie de diamants, leur géométrie permettait de multiples combinaisons.
A ces grands classiques de l’Art Déco de grands orfèvres français réalisent de véritables oeuvres d’arts miniatures, c’est aussi un triomphe de la couleur.
Toujours géométriques, certaines réalisations présentent parfois une inspiration égyptienne ou orientale, un goût pour l’ailleurs, la mode est aux voyages.
L’Art Déco reste un des styles les plus admirés du XX ème siècle.
Cette visite se termine, en gardant à l’esprit que le passé est sans cesse à redécouvrir et que le bijou suit l’histoire. On ne peut le comprendre que si l’on connait l’époque à laquelle il a été créé. Nous nous retrouverons très prochainement pour une nouvelle tendance…