Le Musée du quai Branly nous invite à découvrir la civilisation Maya.
“Mayas révélation d’un temps sans fin”
Cette grande civilisation livre une partie de ses secrets, ce peuple possède une des cultures les plus anciennes de Mésoamérique. C’est en défiant la nature que les anciens Mayas sont parvenus à s’établir dans des milieux très différents, entre volcans et jungle tropical.
Patrimoine millénaire, les Mayas se distinguent par leur grande créativité, leurs prouesses techniques mais également par leur recherche esthétique.
L’or vert des mayas le jade.
Ce pectoral , comporte en son centre, la figure du dieu solaire “Aj K’in”, une des principales divinités de la cosmologie maya, associé à la chaleur et à la vitalité de l’astre.
Le dieu solaire est caractérisé par ses grands yeux quadrangulaires, son strabisme, ses pupilles en forme de volutes et son nez camus. Ce fut une des divinités majeures du panthéon maya, car de lui dépendaient le fonctionnement et la continuité de l’univers. Chez les Mayas yucatèques, on l’appelait K’inich Ajaw, « Seigneur oeil solaire ».
En mésoamérique le jade apparait seulement sous forme de jadéite, car l’autre jade dit néphrite n’y existe pas (la texture de la jadéite est faite de petit grain, celle du jade néphrite est constitué de cristaux fibreux. La jadéite est plus dure indice 7 et 6 pour le jade néphrite).
D’un vert intense le jade est composé de silicate de sodium et d’aluminium, c’est une pierre très dure et brillante qui a séduit les méso-américains. Cette gemme de choix était donc désignée pour la fabrication de nombreuses parures.
Longtemps on a ignoré qu’il existait des gisements de jade en Amérique centrale. Ce n’est que vers les années 1970 qu’ont été redécouverts ces gisements au Guatemala et des études minéralogiques ont démontré que la totalité de la jadéite utilisée provenait de la région du Rio Motagua.
La matière brute se trouve à l’état de petits galets ou blocs de plusieurs kilos dans les alluvions du Rio Motagua.
Le jade est travaillé avec des moyens très simples.
On scie la pierre à l’aide de cordelettes, d’un morceau plat de bois ou d’ardoise, en y ajoutant une matière abrasive de l’obsidienne ou de la poussière de jade. Lorsque la partie entre les 2 sillons est suffisamment mince on peut alors détacher le morceau voulu par un fort coup de marteau.
Les gravures sont réalisées à l’aide d’un éclat d’obsidienne.
Le jade sert à réaliser énorméments d’objet rituels, de parures, masques funéraires et des bijoux.
Les masques funéraires ont été confectionnés à l’aide de nombreuses tesselles, petits cubes de jade poli, afin de conserver l’image des dirigeants après leur mort. On s’est en outre servi de petits morceaux de coquillage, d’escargot, d’obsidienne et d’autres matériaux pour représenter les yeux et la bouche. La parure du dignitaire était complétée par des ornements d’oreilles, des colliers, des bracelets et d’autres bijoux de jade, matériau qui symbolisait la régénération de la nature, de la végétation et de la vie.
250-900 apr. J.-C.
Ce type d’ornements de jade, décorés à chaque extrémité, était en général utilisé comme pièce centrale des colliers destinés aux grands seigneurs mayas.
La conception et le travail de l’objet tiennent compte de la forme initiale du jade brut. Les morceaux sont choisis en raison de leur forme.
C’est grâce à leur sens de l’observation que les Mayas se sont adaptés et ont acquis une grande connaissance de la faune et la flore.
Représenté de manière réaliste, ce jaguar est particulièrement travaillé. sa gueule ouverte, signe de force et de férocité, lui a valu d’être associé symboliquement au pouvoir des dirigeants et aux forces déchainées de la nature.
Taillé en forme de fleur à quatre pétales, cet ornement est l’une des représentations les plus communes du soleil. C’est aussi une allusion aux quatre points cardinaux, sont centre est l’axe de communication entre les différents niveau: le Ciel, la Terre et l’Inframonde.
Voici une petite grenouille en or, avec des incrustations de turquoise en guise d’yeux, elle provient de Chichén Itzá. Du fait du lien étroit qui existe entre ces amphibiens, les divinités aquatiques et l’Inframonde, elle révèle un symbolisme tout particulier. Par leurs coassements, grenouilles et crapauds annonçaient la pluie et ainsi la régénération de la Terre.
Les plantes, les animaux et leurs relations avec les hommes sont des thèmes récurrents dans l’art maya et les représentations qu’ils en ont faite sont aussi bien naturaliste que stylisées.
Composé de perles tubulaires et sphérique, ce collier a pour élément central un pectoral gravé du signe “ik”,en forme de T, qui désigne le vent et le souffle vital.
Ces atlantes ou cariatide, sont richement vêtus et parés de nombreux accessoires, une coiffe, des pendants d’oreilles, un grand pectoral, et des bracelets.
Les fouilles archéologique réalisées dans le temple XII de Palenque, ont permis de mettre à jour un lot spectaculaire de pièces en jade, dont ce collier composé de lourdes perles quadrangulaires en jadéite.
La couleur vert intense et la pérennité de la pierre étaient intimement associées à la vie.
Reservé à l’élite et très appréciée des Mayas le jade est une marchandise convoitée.
Les colliers en jade étaient portés aussi bien par les femmes que par les hommes.
Ce visage est probablement celui d’un dignitaire, il porte une double tiare de perles de jade, symbole d’autorité.
Ces jades sont transmis en héritage de génération en génération, ils sont vénérés et enterrés rituellement car ils sont la propriété des ancêtres.
Ce bracelet, en jadéite et coquillages, est composé de plus de 150 perles de jade et de près de 60 perles sphériques et tubulaires de coquillages.
Les perles de jade sont très utilisées en pendentifs, colliers et bracelets.
Souvent le nom de l’objet et le nom du propriétaire y étaient gravé.
L’exposition “Mayas révélation d’un temps sans fin” nous permet grâce à un cheminement thématique de mieux comprendre cette civilisation à “l’art de vivre magique et brutal”.
Les mayas ont été des astrologues et des mathématiciens exceptionnels, attentifs à la nature ils surent tirer parti de leur environnement, proches de leurs dieux ils pratiquaient des sacrifices pour les satisfaire.
Non, la fin du monde n’aura pas lieu ! Les Mayas envisagent le monde comme une succession de cycle…pas de fin mais une transformation. Comme le jade dont la couleur verte symbolisait la régénération obéissant ainsi à des cycles d’évolutions.
Musée du Quai Branly du 7 octobre 2014 au 8 février 2015
Mes remerciements à Laurence Vaugeois, Agence Pierre Laporte.
www.quaibranly.fr