Le musée Maillol présente « Le Trésor de Naples, les joyaux de San Gennaro ».
Soulignons que les plus importants chefs-d’oeuvre de l’immense trésor de San Gennaro sont exceptionnellement présentés dans cette exposition. Ainsi, ils nous font parcourir deux cent cinquante ans d’histoire de l’Europe et nous dévoilent l’âme napolitaine.
Tout d’abord, l’histoire de la ville de Naples est lié au Vésuve qui est une menace constante. Par ailleurs, face à ce danger, le peuple napolitain a placé sa survie entre les mains d’un saint patron, San Gennaro.
Alors le saint protège la ville des fléaux, en retour la ville lui constitue un trésor. Quoiqu’il en soit c’est un mélange de sacré et de profane, d’argent, d’or et de pierres précieuses, qui sont liés au feu d’un volcan et au sang d’un Saint.
Comme chaque année le samedi qui précède le premier dimanche de mai,
Naples fête San Gennaro.
Plus précisément, la liquéfaction de son sang (récupéré après sa décapitation en 305) relique précieuse contenu dans deux ampoules. Effectivement, ce prodige n’a jamais été reconnu par l’église et inexpliqué par la science…!
Ainsi, le Trésor qui est dédié à San Gennaro, est géré par la députation, une organisation laïque créé en 1601.
Notamment, elle est composée de 10 représentants de la noblesse et de 2 du peuple. De plus elle a pour objectif d’administrer et gérer les oeuvres conservées dans la chapelle du trésor de San Gennaro. Notons que ce Trésor regroupe aujourd’hui plus de vingt et un mille oeuvres qui en font l’une des plus grandes collections de joailleries monde. Pour ainsi dire comparable aux Joyaux de la Couronne de France ou d’Angleterre.
Tellement que le Trésor s’est enrichi au cours des siècles grâce aux donations des souverains, des papes, des nobles et gens du peuple, symbole de leur dévouement envers le saint.
Une fois de plus, c’est la première fois que le trésor est présenté hors d’Italie.
Donc voici un regard sur cette très belle et troublante visite.
Pour commencer la visite, ce sont d’imposantes statues en argent fondu, repoussées, ciselées, cuivre doré qui impressionnent par leur présence. À l’image de gardiennes protectrices, elles nous montrent aussi le savoir-faire des orfèvres et sculpteurs tel :
De Blasio, Murolo, Treglia, Vinaccia, Schisano, De Angelis, Fumo…
Aprécions cette Giare réalisés par l’orfèvre Gennaro Monte au XVIIe siècle. En effet est se compose d’anémones, de roses et de tournesols et de rameaux aux larges fleurs en argent. Il est indéniable que c’est tout à fait dans l’esprit d’un autre orfèvre italien plus proche de nous, Buccellati.
Voici une autre très belle reproduction de la nature en argent. Sans doute la fleur est sublimée par l’orfèvre. De plus on apprécie la très grande finesse de travail et la magnifique habileté dans la ciselure. Incontestablement toutes ces oeuvres montrent la richesse de l’orfèvrerie italienne.
Enfin, voici Le collier de San Gennaro, somptueux !
Il faut noter que tous les joyaux présents portent trois couleurs :
Il s’agit du blanc (diamants), du vert (émeraudes, péridots), et du rouge (rubis) selon les vertues Théologales que sont la Foi, l’Espérance, et la Charité.
De fait, cette pièce incroyable a évolué pendant des siècles.
De sorte qu’elle est composée de quatre niveaux et constituées par trois donateurs
(le peuple, la noblesse et les souverains)
La première partie a été créé par l’orfèvre Michele Dato en 1679. Ici encore un travail d’une trés grande qualité donnant l’impression d’une mosaïque, toute la composition est sur le thème de la croix, de l’or des émeraudes des rubis et diamants.
La seconde partie, le fermoir est composé d’or et d’argent serti de saphirs, émeraudes, diamants et grenats, il est réalisé par Mariano Imparato en 1833.
Enfin, le collier se termine par 5 motif verticaux : croix de saphirs et diamants, croix de diamants et péridots, croix de diamants et rubis, croix de diamants et émeraudes.
Croix en diamants et saphirs, offerte par Caroline d’Autriche 1715
Croix en olivine et diamants offerte par le roi Victor Emmanuel II de Savoie en 1862
Croix en rubis, diamants et émail, offerte par Charles III en 1734
Croix en émeraudes et diamants offerte par Napoléon Bonaparte en 1806
Cette composition final est impressionnante par sa qualité, par la quantité de pierres mais aussi par le nombre de bijoux différents, tant par l’époque que par le style.
Tous différents, mais uni par la foi!
Croix latine est ornée de 8 émeraudes et de 9 diamants tailles anciennes, chaques pierres pèsent entre 1 à 2 carats. Le serti remarquable, d’une grande finesse, il forme une dentelle autour de chaque pierre, elle date de 1878.
Autre pièce fabuleuse, l’incroyable mitre créée par Matteo Treglia en 1713 .
De plus elle pèse 18 kg d’or et d’argent et elle est entièrement sertie de diamants, d’émeraudes et de rubis.
Tellement qu’on dénombre 3326 diamants 198 émeraudes et 164 rubis (et probablement 2 grenats).
Aussi, les 2 plus grosses émeraudes proviennent de Colombie et portent un nom
( « Dom Fabio Ruso » et « Don Carlo Caraciolo », membres de la députation à l’origine de la commande).
Et puis, ce sont deux autres pierres remarquable comme ce rubis de Ceylan rouge violet appelé « Lave du Vésuve »et un diamant de 58 facettes taille brillant
(extraordinaire pour l’époque) en forme de poire.
Ainsi, l’exposition se termine dans une ambiance feutrée, chuchotant devant ces merveilles !
C’est une très belle exposition à ne pas manquer, d’une très grande qualité.
Du 19 mars au 20 juillet 2014
Musée Maillol
59-61 rue de Grenelle 75007 Paris