À l’occasion du salon Bijorhca PARIS de janvier, Esprit Joaillerie a rencontré la créatrice de bijoux Laurence Oppermann.
Laurence partage avec nous sa vision du bijou d’artiste. Audacieuse, elle transforme la matière dans un esprit sculptural.
Comment êtes-vous devenue créatrice joaillière ?
Après un cursus classique, j’ai suivi des études en conception et design graphique, mais j’ai rapidement pris conscience que le rapport à la matière me manquait. J’ai intégré l’école des Arts Décoratifs de Genève (ENSAD) afin d’apprendre à développer un processus de création complet.
Durant trois ans, j’ai pu découvrir le métal et je me suis passionnée pour cette matière brute.
Partir d’une plaque ou d’un fil et voir le métal se transformer est captivant et gratifiant. En forgeant, on voit l’empreinte du marteau et la matière qui change de volume.
Forger et marteler, des gestes qui me plaisent profondément, et qui m’ont décidé à en faire ma spécialité et de m’installer en tant que bijoutière-joaillière.
Pouvez vous nous présenter une de vos créations ?
La bague “Fil du Temps”. Cette bague est constituée de deux demi-sphères d’or forgé et martelé reliées par un fil d’or tricoté. Cette création est à la fois volumineuse et légère à porter. J’apprécie tout spécialement la représentation du temps dans cette création, la mobilité et le rapport au corps. Ce bijou est l’union d’un développement artistique doublé d’une parfaite maîtrise technique du forgeage et du martelage.
C’est un savoir-faire qui constitue la signature de mes créations.
Que représente le bijou pour vous ?
Le bijou est une sculpture, c’est un objet unique qui représente la personne qui le porte et qui vit sur la personne. J’aime que ce bijou soit fort, qu’il ait du poids. J’aime sentir sa présence.
Avez-vous une pierre de prédilection ?
J’aime le diamant, diamant brut, tailles anciennes, tailles rose. J’aime le diamant pour son éclat, qui vient rehausser des formes sculpturales, architecturales. Tout comme le métal, j’aime ce symbole de dureté.
Qu’est ce qui a déclenché votre envie d’exposer à Bijorhca PARIS ?
Tout d’abord, ma rencontre avec Francis Van de Walle lors du dernier salon Révélations, et aussi l’envie de « prendre la suite » après Hélène Courtaigne Delalande et Jean Boggio qui sont 2 créateurs que j’apprécie par leur personnalité et leurs univers bien spécifiques et différents de ce que j’avais pu voir sur ce salon. Ainsi, j’ai saisi cette opportunité d’exposer et montrer mon travail de création qui opère un changement en donnant une place aux pièces uniques.
Que représente le salon Bijorhca PARIS pour vous ?
Bien sûr, c’est un salon historique. Cet événement rassemble l’ensemble des métiers du secteur, de la fantaisie à la joaillerie, qui progresse chaque année.
Comment ressentez vous le secteur des bijoux de créateurs ?
C’est un secteur de passion, qui devrait être mieux représenté et reconnu des professionnels et du grand public. Un secteur de niche, adressé à une clientèle d’initiés, qui prend de l’essor au fil des années. La clientèle est séduite par l’approche et la démarche artistique qui est extrêmement variée dans des formes et matériaux divers, ce qui permet aux personnes de porter des pièces uniques et réellement personnelles.
Chère Laurence merci de nous avoir fait découvrir votre univers riche, un univers de créatrice.