C’est une des nouvelles de Villiers de l’Isle-Adam, Véra, écrite au XIXème siécle qui nous conduit dans un univers fantastique. La nouvelle est très courte et écrite dans un style très proche des poèmes en prose.
» La nuit dernière, sa bien-aimée s’était évanouie en des joies si profondes, s’était perdue en de si exquises étreintes, que son coeur brisé de délices, avait défailli : ses lèvres s’étaient brusquement mouillées d’une pourpre mortelle. À peine avait-elle eu le temps de donner à son époux un baiser d’adieu, en souriant, sans une parole : puis ses longs cils, comme des voiles de deuil, s’étaient abaissés sur la belle nuit de ses yeux. »
Le comte d’Athol et Véra vivent un amour passionné. Après sa mort brutale, il décide de s’isoler dans sa maison avec son domestique, Raymond, continuant de vivre comme si sa femme était présente. Le réel bascule, laisse le lecteur troublé, se demandant si Véra est réellement morte.
Et dans cette atmosphère sombre et irréelle, un collier semble lié à Véra…
La chatoyance des perles et de l’opale qui le composent lui donnent vie … pour finalement s’éteindre.
« Il se leva, et, dans la glace bleuâtre, il se vit plus pale qu’à l’ordinaire. Il prit un bracelet de perles dans une coupe et regarda les perles attentivement. Véra ne les avait-elle pas ôtées de son bras, tout à l’heure, avant de se dévetir ?
Les perles étaient encore tièdes et leur orient plus adouci, comme de la chaleur de sa chair. Et l’opale de ce collier sibérien, qui aimait aussi le beau sein de Véra, jusqu’à pâlir, maladivement, dans son treillis d’or, lorsque la jeune femme l’oubliait pendant quelques temps !
Autrefois la comtesse aimait pour cela cette pierrerie fidèle !…
Ce soir l’opale brillait comme si elle venait d’être quittée et comme si le magnétisme exquis de la belle morte la pénétrait encore. » (…)
Réalité ou imagination ?
A vous de vous faire votre propre idée en lisant Véra, la nouvelle de Villiers de l’Isle-Adam.