Flowerlace et Fleurs d’Hawaï chez Van Cleef & Arpels Héritages et métamorphoses florales.

Bague Flowerlace
© VAN CLEEF & ARPELS
Au détour d’un jardin rêvé, Van Cleef & Arpels fait éclore deux floraisons joaillières, entre dentelle solaire et luxuriance tropicale. Avec Flowerlace et Fleurs d’Hawaï, Van Cleef & Arpels démontre à nouveau sa capacité à réinterpréter des motifs fondateurs de son vocabulaire stylistique. Ces deux collections ne sont pas de simples ajouts à son répertoire, elles s’inscrivent dans une généalogie précise qui relie passé et présent.
Flowerlace reprend l’esprit des clips Silhouette de la fin des années 1930, où la fleur n’était plus une copie naturaliste mais une construction graphique jouant des vides et des pleins. Cette approche moderniste, qui marquait alors une rupture, renaît ici dans une esthétique contemporaine, portée par la légèreté d’une corolle en or jaune ajouré. On y perçoit également l’écho de la thématique de la couture, chère à la Maison, comme si la joaillerie devenait un tissu lumineux.
Fleurs d’Hawaï, de son côté, réactive une autre mémoire : celle des bijoux transformables des années 1930–40, notamment le Passe-Partout et les compositions florales colorées qui accompagnaient les silhouettes féminines d’alors. Les gemmes fines y tiennent un rôle central, conformément à la tradition historique de Van Cleef & Arpels d’exalter la couleur autant que la lumière des diamants. Les montres à secret de la collection rappellent ce goût pour l’ingéniosité, où la fonction se cache derrière un motif floral, prolongeant le plaisir esthétique par une dimension ludique.
Ainsi, les deux lignes, en apparence très différentes, se rejoignent dans une même fidélité à l’esprit de la Maison : revisiter les archives non pas comme un musée immobile, mais comme une source active d’inspiration. L’héritage floral de Van Cleef & Arpels se déploie une fois encore dans une double lecture : l’abstraction d’un côté, la luxuriance chromatique de l’autre, témoignant de la vitalité intacte d’un langage qui traverse les décennies sans perdre de sa force expressive.