Marc Deloche créateur joaillier et architecte
Joaillier et architecte talentueux Marc Deloche a su conjuguer ses deux passions avec brio. Originaire de Montpellier, il débute sa carrière dans l’architecture avant de se tourner vers la création de bijoux à la fin des années 1990. Depuis, il impose son style unique, mêlant formes animalières et médailles tintinnabulantes. Il présente chaque année ses collections lors de la Fashion Week de Paris.
Ce créateur de bijoux également architecte jongle entre deux rapports d’échelles qui ont du sens. En effet, les lignes graphiques, design et bijoux sont un ensemble vertueux. Alors très vite le bijou peut devenir un peu comme un talisman auquel on se rattache comme par exemple sa fameuse bague médaille.
Ainsi, je vous laisse découvrir un peu plus ce créateur talentueux.
Marc, comment vous est venue cette passion pour la joaillerie ?
Déjà tout petit les bijoux avaient un pouvoir attractif sur moi.
Pour moi les bijoux sont attirants par leur éclat et leur rareté. De ce fait la finesse de cet ornement précieux a capté mon regard très tôt. Notamment, je me souviens être allé au Louvre avec mes grands-parents voir le Régent et
les Joyaux de la Couronne exposés, cela me fascinaient littéralement.
Mais comment passe-t-on du métier d’architecte à celui de joaillier ?
En fait je ne suis pas certain que l’on passe de l’un à l’autre car pour moi le métier d’architecte fait appel à la créativité qui peut être au service de nombreux supports. Par exemple, il n’est pas rare de voir des architectes qui peignent, qui sculptent, qui créent des éléments inhérent à leur projets comme du mobilier ou des poignées de portes …
Donc le bijou fait parti aussi de cet univers, ce n’est qu’un rapport d’échelle qui est différent.
Vous êtes architecte DPLG, qu’est ce que cette formation apporte au bijou ?
Ma vision est différente, c’est une approche tournée vers une modernité qui peut s’amuser avec la tradition.
Y a-t-il un bijou célèbre qui vous fasse rêver ?
Précédemment je vous ai parlé de mes souvenirs au Louvre, ces bijoux exposés que j’ai pu apprécier tout jeune me fascinent encore. Il y en a d’autres également, par exemple j’aime beaucoup le travail des années 70, celui des années 40 et 50.
Je suis sensible au travail de Paul Flato, Seaman Schepps, Henry Dunay mais aussi
Jean Vendome et bien d’autres. Souvent, je pense que tout a été fait et que les nouvelles générations ne font que réinterpréter. Il suffit pour s’en convaincre de regarder certaines grandes marques qui perdurent grâce à des modèles emblématiques qui ont été créés il y a déjà longtemps.
Ces créations traversent les époques sans se démoder, elles sont tellement modernes pour leur époque qu’elles le restent encore aujourd’hui.
Quand est-il des pierres, y-a-t-il une gemme que vous préférez ?
J’aime beaucoup les pierres dures comme le Lapis-Lazuli, la malachite, l’oeil de tigre et le corail. Egalement le diamant.
Pouvez-vous nous présenter deux de vos créations ?
Lorsque j’ai crée la bague médaille, qui est un bijou emblématique Marc Deloche, il y a maintenant 22 ans, ce qui m’avait inspiré c’étaient les gourmettes que l’on voyait sur nos grand mères.
A l’époque y étaient fixé de nombreuses médailles et autres pendentifs, parfois plus figuratifs, souvenirs d’une vie qui tintaient autour du poignet.
Cette bague a je pense rencontré un grand succès en raison du bruit et du mouvement qu’elle opère sur le doigt. Le cliquetis devient addictif et fait parti de votre vie,
sans lui il vous semble que quelque chose vous manque.
Pour la joaillerie, je conserve toujours cette idée de mouvement, j’aime aussi l’idée de l’assemblage. Je pense à un bijoux que j’ai réalisé pour la collection numéro 6, c’est un bijoux qui part d’un collier modèle Lyssipé qui se démonte pour se transformer en manchette et en paire de boucle d’oreilles.
L’idée d’avoir trois bijoux en un est quelque chose que je trouve amusant, qui permet de varier en fonction de ses envies de ses humeurs.
Peut-être que cet aspect “mécanique” vient de ma formation d’architecte.
Avez-vous une anecdote autour d’une de vos créations ?
Dans mon univers, j’ai aussi une collection de bagues animalières dont une tête de Bouledogue en argent, dans laquelle nous avons enfermé un jour les cendres d’un bouledogue, animal de compagnie d’une cliente, qui nous avait fait cette demande peu commune mais que j’ai trouvé très touchante.
Quelle musique vous inspire lorsque vous créez ?
Tous les types de musiques m’inspirent.
Une oeuvre d’art que vous aimez ?
Soulages, habitant à Toulouse j’ai la chance de pouvoir souvent admirer ses oeuvres au musée qui lui est consacré à Rodez.
Son oeuvre force la réflexion voir la méditation.
Y a-t-il un joaillier qui vous a inspiré ?
En plus de ceux que j’ai pu déjà vous citer précédemment, je pense à Jeanne Toussaint qui a fait un travail remarquable chez Cartier et à Suzanne Belperron qui a aussi réalisé des bijoux qui restent trés actuels et qui pour moi font référence.
Quels sont vos projets d’avenir ?
Continuer à créer des bijoux, des intérieurs, des extérieurs comme je le fais aujourd’hui.
Cher Marc, un grand merci pour nous avoir fait partager un peu de votre esprit créatif.
Marc Deloche
220 rue de Rivoli 75001 Paris
9 rue Antonin Mercié 31000 Toulouse