UN RÊVE D'ITALIE LA COLLECTION DU MARQUIS DE CAMPANA

L’exposition Un Rêve d’Italie nous fait découvrir les chefs d’œuvre de la collection Campana.

Premièrement, le musée du Louvre et le musée de l’Ermitage s’associent pour une exposition exceptionnelle autour de la collection du marquis de Campana. Constituée pour l’essentiel entre les années 1830 à 1850.
il faut dire que l’exposition Un Rêve d’Italie rassemble de nombreux chefs-d’oeuvre archéologiques, peintures, sculptures, objets d’art et de bijoux.

Plaque Campana, Terre cuite
Vers 1-50 ap. J.-C. Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines
© Musée du Louvre, dist. RMN – Grand Palais.jpg

Giampietro Campana, directeur du Mont de Piété de Rome, était l’une des figures les plus brillantes de la société romaine de son temps et un personnage romanesque.

Portrait de Giampietro Campana.
Denis-Auguste Raffet,
Rome, 8 février 1850. Paris, BnF, Département des Estampes, Réserve DC-189(F)-Fol

Notons, qu’il rassemble la plus importante collection privée du XIXème siècle. Mais, entraîné par sa passion pour l’accumulation d’oeuvres d’art, il est arrêté en 1857 pour malversations financières. Et sera condamné à la prison puis à l’exil.

De fait, sa collection est alors mise en vente.
Soulignons que la collection Campana a eu une importance majeure dans la définition culturelle et politique du patrimoine italien. Car Campana voulait montrer le génie italien, de l’Antiquité à l’époque moderne, réalisant une sorte de rêve d’Italie.

Buste d’Ariane
IIIème siècle av. J.-C
Falerii Novi, près de Civita Castellana.
Musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines
© Musée du Louvre

Dans cet esprit, Campana a d’abord commencé par collectionner les antiques. Comme l’ont fait son grand-père et son père, et comme le faisaient traditionnellement les grandes familles romaines.

Toutefois, il ne se contente pas d’acheter sur le marché des antiques.
Poussé par une passion dévorante, il entreprend de nombreuses fouilles et découvre des monuments majeurs.
Effectivement, il était désireux de rassembler les plus grands chefs-d’œuvre, mais pas seulement. C’est ainsi que Campana portait également de l’intérêt aux fragments. Comme aux productions artisanales les plus modestes ainsi qu’aux objets du quotidien. Laissant ainsi une véritable encyclopédie de l’artisanat antique.

Sarcophage, dit Sarcophage des époux. Cerveteri (nécropole de Banditaccia)
vers 520 – 510 av. J.-C.
© Musée du Louvre l Philippe Fuzeau (2)

Des vases antiques qui attestent de la circulation des productions de céramique dans la Méditerranée antique, des terres cuites qui n’avaient pas beaucoup intéressé les collectionneurs jusque-là.

Campana était aussi passionné de céramique aux belles couleurs, notamment les majoliques du 15^e et 16^e siècles.

Plat
Francesco Xanto Avelliplat, L’enlèvement d’Hélène
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) l Martine Beck-Coppola

La peinture, particulièrement les “primitifs italiens” tableaux du XIII, XIV et XVème siècle. Il est le seul à en avoir rassemblé autant.

Pietro di Domenico da Montepulciano.
Vierge de Miséricorde
© L’œil et la mémoire Fabrice Lepeltier

Depuis la Renaissance, les marbres formaient le coeur des grandes collections antiques en Italie, la Villa Campana rivalisa de statues monumentales.

Il est aussi un des rares collectionneurs de verres antiques, étrusques et romains, qui seront les précurseurs des grandes productions vénitiennes de Murano.

Enfin, que dire du remarquable ensemble de bijoux, qui suscita l’admiration des visiteurs et l’intérêt des spécialistes de l’époque. À ce sujet, la famille romaine de joailliers et de collectionneurs, Castellani, travailla à leur restauration et s’en inspira pour créer des modèles à l’antique.

Collier à pendentif en forme de tête d’Achéloos. Vers 480 avant J.-C. .
Or
Collection Campana
© RMN

Boucle d’oreille à pendeloque en forme d’amphore.
Italie méridionale.
Grenat, Or
200-100 avant J.-C.
Collection Campana
© Musée du Louvre

Les bijoux de la collection Campana seront exposés à Paris au palais de l’Industrie en 1862 puis au Louvre en 1863, devenant également une source d’inspiration pour la bijouterie française (Fontenay et Wiese) de la fin du XIXe siècle.

Henri Vever décrivit dans La Bijouterie française, au XIX ème siècle cet engouement pour la joaillerie de style archéologique.
“La collection de Campana eut sur le bijou une influence directe et immédiate, car à peine avait-on pu l’entrevoir en 1861, avant même l’inauguration officielle, que déjà les bijoutiers en subissaient le charme et cherchaient à en tirer parti.”

Pout tout dire, allez voir ce beau rêve d’Italie, cette superbe collection Campana. C’est un trésor de chefs-d’œuvre réunis au Louvre pour tous les goûts et dans tous les domaines à ne pas manquer.

Jusqu’au 18 février 2018

Musée du Louvre
Hall Napoléon
Louvre.fr