Dinh Van, sculpteur de bijoux libres.
Soixante années se sont écoulées depuis que Jean Dinh Van ouvrit son premier atelier à Paris en 1965.

Dinh Van
© FLAMMARION
Pour marquer cet anniversaire, un beau-livre publié par Les Éditions Flammarion retrace le parcours d’un joaillier qui sut insuffler un souffle inédit dans l’art du bijou. Signé par l’historienne du bijou Bérénice Geoffroy-Schneiter, l’ouvrage rassemble 192 pages où se mêlent archives rares, documents encore inédits et photographies contemporaines d’Emily Jeanne.
À travers ce récit visuel et narratif se dessine le portrait d’un créateur qui transforma le rapport au bijou, en l’imaginant à la fois essentiel, fonctionnel et profondément ancré dans son époque. Ses pièces, telles que les menottes dinh van, le Pavé ou Serrure, incarnent un langage formel dépouillé, libéré des conventions traditionnelles de la haute joaillerie.
Le livre revient sur des étapes décisives : les collaborations avec Pierre Cardin, André Courrèges et Paco Rabanne, l’aventure new-yorkaise auprès de Cartier, mais aussi l’épopée du Drugstore Publicis où ses créations furent exposées dans un décor résolument moderne. Autant de jalons qui témoignent d’une vision indépendante et d’un désir constant de dialogue entre mode, design et société.
La mise en page, volontairement rythmée et graphique, fait écho à l’audace du dessin de Jean Dinh Van. Les textes explorent la manière dont ses bijoux accompagnèrent les bouleversements culturels et sociaux des décennies 1960-1970, de l’émancipation féminine aux transformations esthétiques d’une génération en quête de liberté.
Ce beau-livre ne se contente pas d’archiver une histoire : il éclaire la portée d’une démarche qui demeure actuelle. En plaçant la simplicité et l’usage au cœur de son art, Jean Dinh Van a ouvert la voie à une joaillerie contemporaine où l’objet ne se limite plus à l’ornement, mais devient signe de style, d’attitude et de liberté.
Visuel mis en avant : Bague Deux Perles, en or et perles, en collaboration avec le designer Pierre Cardin,
septembre 1967. Archive Dinh Van © FLAMMARION