C’est grâce à une belle rencontre bruxelloise qu’Esprit Joaillerie a pu découvrir un peu plus le joaillier Wolfers.
Pour commencer, il faut souligner que le joaillier-orfèvre Wolfers est un créateur de génie, novateur et une figure emblématique de l’Art Nouveau à Bruxelles.
C’est en 1812 que les Wolfers, orfèvres renommés de Linden (Allemagne), s’installent à Bruxelles pour exercer leur art de la joaillerie. Un art qui remonte dit on jusqu’au XVI ème siècle.
Ainsi, Louis et Guillaume Wolfers proposent des pièces d’argenteries et d’art de la table novatrices. Rapidement, ils souhaitent présenter une production différente. Pour cela, les objets sont de très hautes qualités, novateurs, tout en restant identifiable de l’atelier Louis Wolfers Père et Fils. D’ores et déjà, leur atelier est un des plus florissant du pays.
Louis Wolfers dépose son poinçon de maitre, le sceau du succès : un W majuscule surmontant une tête de sanglier. Plus tard, à la fin du XIXème siècle, le fils de Louis, Philippe Wolfers, orfèvre et bijoutier, créateur industriel chemine vers l’art pur. Il est connu pour des réalisations ornementales et monumentales ( il avait réalisé un objet en argent massif de plus 1 métre de long et d’une hauteur de 55 cm, un milieu de table “surtout de table Colin-Maillard”)
Notons qu’en 1894, il participe à l’exposition universelle d’Anvers.
Ce début artistique fut couronné de succès. De sorte que l’exposition au Cercle artistique et littéraire de Bruxelles lui offre une renommée internationale.
Par conséquent, c’est à ce moment là que se développe le “style Wolfers“.
Un thème foral qui n’est pas utilisé comme décor mais qui va déterminer la forme de l’objet.
Philippe Wolfers crée des formes nouvelles, originales et délicates, présentant des bijoux Art Nouveau éblouissants. Dés lors, ses sculptures et bijoux lui valent le titre de “René Lalique Belge”.
Philippe Wolfers crée des bijoux en argent qui se caractérisent par une finesse des ciselures du métal. Afin de mettre le détail en valeur et souvent les pierres fines sont petites. Pour les motifs, ils sont empruntés à la faune et vont déterminer la forme du bijou. Comme ici avec cette boucle Le Jour et La Nuit, où figure les deux parties d’une journée, une chauve-souris et un papillon face à face, inversé. Ces bijoux nouveaux, modernes ont un fort potentiels. Dès lors, Philippe Wolfers poursuit ses créations en abandonnant l’argent pour l’or.
L’or s’utilisait de deux façons : soit comme la structure du bijou dont le métal accentue le dessin, soit comme élément sculptural.
Les pierres précieuses sont quand à elles déterminantes, elles donnent le ton. Gemmes rares et teintes singulières comme l’opale qui ont sa préférence, la diversité des couleurs et le jeu des ombres séduit le créateur. De plus, la technique de l’émail permet également de suivre les tendances internationales du bijoux art nouveau.
Par la suite, en 1909 la Maison Wolfers s’installe rue d’Aremberg. C’est Victor Horta, célèbre architecte de l’Art Nouveau, qui dessine et conçoit les lieux.
La Maison Wolfers continue de developper son art de l’orfevrerie et de la joaillerie. Dans les années 1970, la célèbre Maison Chaumet établit un partenariat avec la Maison Wolfers, partenariat qui durera une dizaine d’années. Aujourd’hui, l’experience et le savoir-faire des artisans Wolfers ne cessent de prendre soin des pièces anciennes, sans oublier de se tourner vers l’avenir face à de nouvelles créations.
Enfin, c’est une recherche permanente de la perfection artistique et technique qui se poursuit, tout en réaffirmant le style Wolfers.
Mes chaleureux remerciements à Patricia Savi et Patrick Descamps.
Wolfers
1 Boulevard de Waterloo 1000 Bruxelles