Les joyaux de la collection Al Thani au Grand Palais.
L’exposition Des Grands Moghols aux Maharajahs : Joyaux de la collection Al Thani
ouvre ses portes ce mercredi 29 mars 2017 au Grand Palais.
Il faut dire que c’est un événement car c’est une collection exceptionnelle qui est présentée. Car c’est l’univers du bijou indien et son histoire, de la période mongole à nos jours qui sont présentés. De plus, unique par sa très longue période chronologique, la collection Al Thani représente quatre siècles.
Aussi cette collection est remarquable par sa diversité. Des objets du trésor impérial moghol aux chefs-d’oeuvre de joailliers contemporains qui intègrent à leurs parures des pierres anciennes, ou dont l’inspiration se nourrit des formes et motifs traditionnels de l’Inde.
Les sous-sols de l’Asie du Sud depuis bien longtemps cachent des pierres fabuleuses. Ainsi les diamants de Golconde, saphirs du Kashmir, rubis de Birmanie ou encore perles du golfe inspiraient les artisans indiens. Ce sont toutes ces réalisations précieuses, marques de modes, d’histoires, de rang social qui ont conduit, son altesse Sheikh Hamad bin Abdullah Al Thani à créer cette collection unique.
Voici un aperçu de ce somptueux univers.
En 1526 l’Inde fut conquise par Ahir ud-din Babur, Descendant de Timur (Tamerlan) et de Gengis Khan. Il y fonda une dynastie étroitement liée aux pierres précieuses. Les Moghols perpétuèrent la coutume timuride de faire graver leurs noms sur les pierres les plus précieuses qui constituaient ainsi un patrimoine dynastique.
Les empereurs moghols appréciaient également les pierres dures qui servaient de matériaux de bases dans la réalisation d’objets de luxe.
De plus ces pierres avaient des pouvoirs protecteurs. Les vases, miroirs, boites ou encore poignards ainsi réalisés en jade ou quartz assuraient la protection de leur propriétaire. Le jade pouvait selon les croyances révéler et protéger des poisons. L’art des lapidaires moghols atteint un niveau inégalé notamment dans le travail de l’agate, de l’onyx et du cristal de roche.
C’est la technique du kundan, qui permet de sertir les gemmes à l’or sans recourir aux griffes, qui est une des caractéristiques des bijoux indiens. La pierre est entourée d’or assurant ainsi son maintien. À ce serti clos, on appréciera les “tailles à l’indienne”(éloignées des tailles à facettes symétriques) qui respectent aux maximum les dimensions originelles de la pierre.
Une autre caractéristique des bijoux indiens est représentée par leur décor émaillé. Ce sont très certainement les bijoux émaillés de la Renaissance qui ont su inspirer la culture moghole jusqu’au début du XIX ème siècle.
Les joyaux ont toujours affirmé un pouvoir. Particulièrement en Inde, les pierres précieuses et bijoux étaient synonyme de royauté.
Réservées aux hommes, les plus belles pierres affirmaient la prospérité du royaume. C’est ainsi que les ornements de turbans, couronnes, colliers, boucles d’oreilles, bracelets de haut du bras, bracelets, bagues, ceintures et bracelets de cheville représentaient le pouvoir.
Inchangés jusqu’au début du XIXe siècle, les bijoux en vogue observèrent une influence européenne croissante avec l’adoption de certains modèles, des tailles en facettes et des sertissages ouverts à griffes occidentaux.
Dès la fin du XIXe siècle, les élites princières privilégièrent le platine à l’or pour le montage de leurs pierres les plus précieuses, avant de faire remonter leurs bijoux en Europe selon les dernières tendances occidentales.
En 1911, Jacques Cartier entreprit un voyage en Inde, comptant y trouver tout à la fois une clientèle nouvelle et d’autres sources d’approvisionnement en pierres précieuses. Il inaugurait ainsi une ère de relations étroites avec les princes indiens et les grandes maisons.
Une magnifique exposition qui vous transportera dans un monde où les pierres rivalisent d’émerveillement par leurs couleurs extraordinaires et leurs tailles dignes des grands romans d’aventures.
Du 29 mars 2017 au 5 juin 2017
Grand Palais Paris