L’exposition “Au Temps de Klimt, la Sécession à Vienne” nous raconte l’Art Nouveau qui s’est développé à Vienne au début du XXème siècle, sous le nom de sécession.
A cette époque, la ville de Vienne est un centre culturel important. Capitale d’un empire, dirigé par François-Joseph, Vienne regroupe une mosaïque de langues et de traditions diverses. Le contexte économique y est florissant, l’aristocratie ancrée dans l’académisme cohabite avec une bourgeoisie plus détachée qui cherche alors à s’évader de la réalité dans l’art.
Les idées symbolistes venant de France trouvent un écho favorable. Les mystères de l’esprit, expliqués par Sigmund Freud inspirent les artistes.
Le mythe de la femme fatale ou celui de la femme fragile sont très largement présentés. La nature féminine est un moyen d’exprimer ses émotions.
Gustav Klimt, fils d’un orfèvre viennois, débute son oeuvre par un style académique, puis s’éloigne du monde des peintres conservateurs à la fin du XIXème siècle. Il fonde alors “La sécession” un courant nouveau et également un lieu “Le Palais de la Sécession” sur son fronton, on peut lire la devise suivante: “À chaque époque son Art. À l’Art sa Liberté.”
Son objectif est de permettre à la créativité artistique de s’exprimer sans entrave et ainsi de parvenir à un art total, dans le but de créer l’oeuvre parfaite.
Pour une exposition de la Sécession, Gustav Klimt crée en 1902 l’une de ses oeuvres les plus connues, “la frise de Beethoven”.
Cette oeuvre monumentale dont la Pinacothèque présente une fidèle reproduction (34 mètres de large sur 2 mètres de haut) est un hommage à la musique de Ludwig van Beethoven. Sept panneaux représentent la “neuvième symphonie”, elle représente l’aspiration au bonheur de l’humanité, qui cherche son apaisement dans les arts.
Le contraste de style entre l’usage de la peinture à l’huile et le recours à des matériaux précieux, fait sensation.
Ainsi l’application de feuilles d’or et les pierres fines qui ornent cette frise impose un travail artisanal et novateur. La frise de Beethoven mêle donc la peinture, la sculpture, l’architecture, l’orfèvrerie et la musique.
Le style sécession (Sezessionsstil) “art nouveau autrichien” se caractérise par une conception géométrique et rectiligne.
Témoignage de l’évolution des artistes de l’époque, l’art viennois a donné naissance à des pièces de mobiliers ainsi qu’aux bijoux “Jugendstil”.
On retrouve le “Jugendstil”dans les formes rectilignes, les motis ajourés de plantes stylisées et les pierres fines typiques (Pierre de Lune, Malachite, Lapis-Lazuli, Opales…) de ces broches de Joseph Hoffmann.
Joseph Hoffmann est séduit par l’Art Nouveau. Cet architecte viennois est attiré par la simplicité et la géométrie de ce courant.
Le travail conjoint de Gustav Klimt et de Joseph Hoffmann notamment à la Sécession de Vienne ouvre la voie à la révolution du modernisme en matière d’oeuvre d’art. Ce sont deux pionniers de l’art moderne dans la Vienne de 1900.
La Pinacothèque de Paris au travers de l’exposition “au temps de Klimt, la sécession à Vienne” donne une autre dimension à l’Art Nouveau, plus rectiligne que l’Art Nouveau Français, le “Jungendstil” offre des formes verticales puissantes adoucies par la présence de pierres.
Pinacothèque Paris
12 février -21 juin 2015
www.pinacotheque.com