Le Petit Palais, Musée des Beaux Arts de la ville de Paris a été créé pour l’exposition universelle de 1900. Il est destiné à glorifier la Ville de Paris et à célébrer l’art.
Prenons le temps d’un regard sur ces bijoux du Petit Palais, apprécions le style Art Nouveau, cette réaction de l’esprit esthétique de la fin du XIXème siècle. Cet Art Nouveau met en avant la qualité du travail, le savoir faire, l’observation et l’artisanat.
On valorise le bijou pour sa conception et son originalité, ainsi la création a plus de valeur que les pierres qui la compose. Moins de diamants, plus de pierres fines et l’inspiration de la nature font oublier les bijoux ostentatoires. L’art nouveau transforma les codes de la joaillerie.
La nature est glorifiée, les insectes comme ce papillon, ainsi que la libellule sont des sujets de prédilection.
C’est lors de sa première exposition en 1899 que Georges Fouquet montra un peigne en forme de papillon en écaille incrustée d’opales. Et l’opale, pierre faite de mosaïques de couleurs changeante, séduisit les joailliers de l’art nouveau.
La flore dans son inspiration japonaise, véritable muse pour les joailliers était une thématique largement employée et une source quasiment inépuisable de formes et de couleurs. Collectionner les plantes était alors très en vogue. Comme l’Impératrice Joséphine qui aimait tant son jardin et ses bijoux!
L’Art Nouveau employa beaucoup de nouveaux motifs floraux, roses, lys, iris, cyclamens, fuschias…
Georges Fouquet succède à son père Alphonse qui avait créé en 1860 une maison de joaillerie. Georges est animé d’idées nouvelles, et sous l’impulsion de Charles Desrosiers et d’Alphonse Mucha va naitre une collaboration fructueuse. Les dessins de Desrosiers sont de véritables chefs d’oeuvres et permettent la création de bijoux de toute beauté.
Ces bijoux sont de petits paysages miniatures, des chardons sur un ciel d’émail bleu ou encore cette cascade sortie d’un décor féérique. Les bijoux de G.Fouquet sont fréquemment entourés d’une fine ligne de diamants, ce qui permet de mettre en avant le motif principal. Les émaux sont appréciés pour leur transparence et leurs couleurs délicates. Les perles baroques quant à elles sont choisies pour leurs irrégularités.
G. Fouquet commendera des créations d’exceptions au peintre tchèque Mucha, notamment pour la célèbre actrice Sarah Bernhardt.
Devant tant de créations, nous pouvons nous poser la question: est ce que l’histoire se répétera ? L’art Nouveau était une forte réaction contre les bijoux industrielles trop souvent de mauvaises qualités.
Et maintenant, à une époque où trop souvent les bijoux sont des répétitions, du déjà vu, va t’on assister à une prise de conscience, une autre envie ?
www.petitpalais.paris.fr