Intime Joséphine, entre amours, intrigues et destin Impérial.
À l’occasion du bicentenaire de la mort de Joséphine le Musée du Luxembourg témoigne de sa féminité et de son gout raffiné.
Cette exposition nous plonge dans son univers, celle d’une impératrice complexe. Découvrons son héritage et explorons les différentes facettes de sa personnalité qui ont marqué l’histoire de la France.
Joséphine de Beauharnais, l’impératrice aux multiples facettes, a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la France du XIXe siècle. De son humble naissance dans une plantation de sucre à la Martinique à son règne éclatant aux côtés de Napoléon Ier, sa vie tumultueuse est une saga d’amour, d’infidélités et de trahisons.
Née le 23 juin 1763 sous le nom de Marie-Joseph Rose de Tascher de la Pagerie, cette créole aux cheveux châtains et à la voix suave a grandi dans la noblesse française. Sa jeunesse passée au couvent des Dames-de-la-Providence à Fort-de-France marque le début d’une éducation raffinée qui contrastera avec les tumultes à venir. À l’âge de 16 ans, elle épouse le vicomte Alexandre de Beauharnais, amorçant ainsi une période tumultueuse marquée par la naissance de deux enfants et une séparation en 1785 en raison des infidélités conjugales. Les soubresauts de la Révolution française font émerger Alexandre en tant que Président de l’Assemblée nationale constituante, mais il finit guillotiné sous la Terreur en 1794.
La vie de Joséphine prend alors une tournure inattendue. Emprisonnée au couvent des Carmes, elle entame une liaison avec le général Lazare Hoche, échappant à la guillotine grâce à la chute de Robespierre. Affranchie, elle devient la compagne de Paul Barras, ténor de la Convention et du Directoire, avant de croiser le chemin du général en chef de l’armée de l’intérieur, Napoléon Bonaparte.
Leur mariage en 1796 inaugure une nouvelle ère, mais l’ombre de l’infidélité plane. Les tensions s’accentuent lors de la campagne en Égypte, où Joséphine préfère rester avec son amant plutôt que rejoindre Napoléon. Malgré ces tumultes, le charme de Joséphine apaise toujours son mari, comme il le reconnaît lui-même.
Le sommet de sa vie arrive en décembre 1804 lorsque Napoléon est couronné empereur des Français. Cependant, la quête d’un héritier devient cruciale. L’incapacité de Joséphine à donner naissance à un héritier mène au divorce en 1809, ouvrant la voie à Marie-Louise d’Autriche en tant que nouvelle impératrice.
Joséphine, toutefois, ne se retire pas dans l’obscurité. Conservant son titre d’impératrice, elle passe ses dernières années à Malmaison, se consacrant à sa passion pour la botanique et les animaux exotiques. Son décès en 1814 marque la fin d’une époque mouvementée.
Soulignons que Joséphine est une femme éclectique par ses collections et ses passions dans des domaines très variés comme la décoration d’intérieure, la mode, la musique (harpiste émérite), la joaillerie ou bien encore par les sciences naturelles et la botanique (elle adorait les roses).
Joséphine, impératrice charme par son élégance. Connue pour sa sophistication et son sens inné du style, Joséphine marque son époque en s’entourant des meilleurs artisans de Paris. Déclenchant ainsi une reprise notable du luxe dans la capitale française
Joséphine est l’ambassadrice du raffinement et de la distinction française. C’est une véritable icône de la mode de l’époque, elle savait parfaitement se mettre en valeur. Sa propension à succomber aux tentations des nouvelles créations faisait d’elle une cliente très convoitée. Modistes, chapeliers et bijoutiers se pressaient aux portes de sa demeure impériale, désireux de présenter leurs œuvres exceptionnelles dans l’espoir de décrocher une commande prestigieuse. La liste des artisans privilégiés de Joséphine était le gage d’une renommée et d’un succès fulgurants dans le monde de la haute couture et de la joaillerie.
Ainsi le couple impérial fait appel à une pléiade de joailliers renommés, dont beaucoup avaient déjà œuvré pour Marie-Antoinette. Parmi les noms de ces célèbres joailliers et orfèvre on trouve Biennais, Depresle, Nitot, Pitaux, Perret, Lelong, Messin, Mellerio-Meller, Regnault, sans oublier Capperone spécialiste de camées, ainsi que Scotto, marchand de coraux.
Collectionneuse et passionnée par les bijoux, elle a la jouissance des joyaux de la couronne. Notons que Joséphine aimait particulièrement les perles, les camées et le corail. L’étendue de la coquetterie de Joséphine est proportionnelle au montant colossal de ses dettes. Une passion pour les bijoux qui, bien que contribuant à son aura éblouissante, laisse en héritage une trace de ses dépenses extravagantes.
L’héritage stylistique de Joséphine se dessine ainsi comme une fusion éblouissante de la tradition et de la modernité, capturant l’esprit dynamique de l’époque.
Un an avant que le divorce ne soit prononcé en raison de son incapacité à donner un héritier à Napoléon, l’inventaire de la garde-robe de Joséphine offre une perspective édifiante sur son amour pour la mode et les accessoires. Détaillant une collection impressionnante de 49 grands habits de cour, 496 châles et foulards, 785 paires de souliers et 1.132 paires de gants. L’impératrice révèle l’ampleur de son engagement envers l’élégance. Pour abriter ses précieuses parures, Joséphine multiplie les commandes de bijoux qui seront soigneusement conservées dans un meuble dédié. Ce serre-bijoux, façonné en if des îles, amarante et acajou, acquit une notoriété singulière avec un prix atteignant les 55.000 francs. L’un des plus élevés pour un meuble du Premier Empire. À travers cette incroyable collection, Joséphine laisse un héritage qui incarne à la fois la splendeur impériale et la passion insatiable pour le raffinement.
Cette femme au destin incroyable nous confie encore aujourd’hui son regard d’esthète et sa passion pour les Bijoux. L’exposition offre une plongée fascinante dans la vie de Joséphine, révélant une femme au destin extraordinaire, symbole d’une époque révolue
12 mars au 29 juin 2014
Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard 75006 Paris