Nikos Koulis, entre tension créative et rigueur technique.

© NIKOS KOULIS
Sotheby’s Paris a accueilli un nouveau chapitre de la joaillerie contemporaine avec l’exposition capsule du créateur grec Nikos Koulis. À l’occasion de la Semaine de la Haute Couture, l’événement marque une incursion maîtrisée dans un univers où narration intime et innovation formelle s’entrelacent.
La collection WISH est un manifeste autant qu’un laboratoire. Conçue autour d’un souvenir d’enfance, le geste de souffler sur un pissenlit. Cette collection réinvente les codes du bijou de haute valeur en y intégrant des matériaux peu conventionnels comme l’aluminium. Cette présence inhabituelle n’est pas un simple effet de style, elle structure, allège, étire les formes. L’aluminium devient ici un vecteur d’expérimentation, notamment dans les pièces articulées, qui dissimulent une ingénierie complexe tout en affirmant une silhouette fluide.
L’ensemble présenté regroupe trente créations, mêlant pièces uniques et éditions numérotées. Certaines réinterprètent les signatures de Nikos Koulis, d’autres explorent de nouveaux territoires. On y découvre une parure de diamants taillés en moval, format hybride qui contourne les conventions pour mieux réévaluer la notion de proportion. Ailleurs, deux bracelets habillés d’émeraudes d’un vert profond jouent la carte de la tension chromatique et de la densité minérale.
Nikos Koulis ne cherche pas à illustrer une idée de luxe figée. Il interroge la structure même du bijou : comment donner l’illusion du mouvement, comment dissimuler la mécanique sans trahir la forme ? Cette recherche s’inscrit dans une démarche globale où design, ingénierie et esthétique se répondent sans hiérarchie.
Avec WISH, Sotheby’s ne se contente pas d’exposer. Elle introduit sur le marché une joaillerie pensée comme un langage, à mi-chemin entre sculpture portable et œuvre conceptuelle.