RENCONTRE AVEC BINLIANG ALEXANDER PENG

Esprit Joaillerie a le plaisir de vous présenter un créateur audacieux, l’artisan joaillier Binliang Alexander Peng. Il cultive sa joie de vivre en créant des bijoux ludiques et décomplexés. En or ou en argent ses créations ne laissent pas insensibles, il ose les volumes importants associés aux gemmes colorées avec beaucoup d’humour.
Découvert lors du salon de joaillerie Timeless Jewels Fair, il a été plébiscité par le public pour avoir proposé des créations aux pierres gourmandes et colorées dans une scénographie faite de bulles de rêves soutenus par des mains créatrices. Binliang Alexander Peng a obtenu les encouragements du Prix L’Alchimiste ce qui laisse présager un bel avenir à ce créatif passionné d’histoires.

Pour Esprit Joaillerie, il a prit le temps de se confier sur son parcours créatif et de répondre à quelques questions.

Binliang Alexander Peng à son Etabli.
© Binliang Alexander Peng

Cher Binliang, comment vous est venue votre passion pour la joaillerie ?
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

« Durant mon enfance, j’ai toujours été fasciné par les rayons des bonbons des supermarchés. Etonnamment, j’en achetais énormément pas pour les manger mais pour les collectionner ! Les couleurs et les formes des bonbons me fascinaient.
Plus tard à l’adolescence, j’ai ressenti la même chose en découvrant le monde des minéraux et celui de la joaillerie, depuis c’est l’amour fou ! Pour apprendre ce beau métier de joaillier, j’ai fait une classe préparatoire artistique puis l’école des Beaux-arts à Lyon avant mes formations à la Haute École de joaillerie et l’école Boulle. »

Binliang Alexander Peng
Bague « Gardiens des Rêves »
Tourmaline, Or
© Ejcw

Binliang quel bijou vous fait rêver ?

« Bien évidemment : « Le Cœur de l’Océan » (Titanic) ce n’est pas tant le bijou qui me fait rêver mais l’histoire d’Amour qui l’enveloppe.
D’ailleurs j’en veux toujours à Rose qui a laissé Jack mourir alors que sa planche était une kingsize ! »

Y-a-t-il un joaillier qui vous a inspiré ?

« J’ai commencé à exercer la joaillerie en autodidacte pendant mes années aux Beaux-arts de Lyon sans connaitre de joaillier, je ressentais uniquement le besoin de créer mes propres bijoux.
Maintenant, j’ai beaucoup d’ami(e)s et de collègues joailliers, ils sont tous inspirants en tant qu’humain.
Tout m’inspire dans la vie : l’Amour, la nature, les livres, les poèmes, les nuages de lait dans ma tasse de café le matin, le parfum du riz qui cuit … »

Binliang Alexander Peng
Boucles d’Oreilles « Lucky Love »
Tourmaline Rose, Tourmaline Verte, Or, Argent.
© Binliang Alexander Peng

Quelle est votre pierre préférée ?

« Je crois que dans le monde des gemmes, le polyamour est autorisé.
Alors, j’hésite encore entre me fiancer avec le Sphène, me marier avec l’Émeraude, fonder une famille avec l’Opale ou tout laisser tomber pour partir avec un Galet de plage ! »

Binliang Alexander Peng
Bague « No Boring Ring »
Émeraude, Galet, Or.
© Ejcw

Quel est le premier bijou que vous avez réalisé ?

« Mon tout premier bijou, c’était un collier fait de bonbons de toutes les couleurs. »

Pouvez-vous nous présenter deux de vos créations en nous expliquant votre choix ?

La bague « Mi-Tigre Mi-Dragon » ou « La chimère Voyageuse », parce que je suis né en Chine et je suis arrivé en France à l’âge de 6 ans. J’ai grandi avec les souvenirs des temples remplis de représentations de tigre et de dragon.
Ayant reçu une éducation française, je suis aujourd’hui autant français que chinois. Cette pièce est une forme d’autoportrait, la chimère porte une tourmaline verte et des diamants sur de l’argent noirci.

Binliang Alexander Peng
Bague « Chimère Voyageuse »
Tourmaline Verte, Diamants, Argent Noircit
© Binliang Alexander Peng

La bague « Chocolat Menthe », je me suis inspiré de mon enfance pour créer cette bague. Il y avait une catégorie de dessin animé japonais très populaire qu’on appelait « magical girl » que j’adorais. C’était souvent l’histoire d’une fille dite banale qui découvre un objet magique qui la transforme en super girl pour sauver la planète. Je crois que c’est réussi parce que cette bague est réellement magique ! Elle présente une émeraude et des diamants entourées de bois, d’or jaune et d’or rose.

Binliang Alexander Peng
Bague « Chocolat Menthe »
Émeraude, Bois, Diamants, Or Rose, Or Jaune.
© Binliang Alexander Peng

Avez-vous une anecdote autour d’une de vos créations ?

« Toutes mes pièces ont une histoire, par exemple la bague : « Papa Maman Hippocampes décident d’adopter un oeuf de poule »
Une de mes clientes est venue me voir avec une perle appartenant à son père, elle n’avait aucune idée et souhaitait que j’imagine une bague pour elle. C’est après plusieurs échanges, que je lui ai proposé cette création.
La perle est une gemme organique et celle de ma cliente est une perle qu’on dit baroque, c’est-à-dire en forme d’œuf. J’ai tout de suite pensé à sculpter une bague avec des formes organiques et des petits hippocampes autour. Parce que chez les hippocampes, ce sont les papas qui gardent les bébés. L’idée a beaucoup émue ma cliente, cela me rend très fier de pouvoir réaliser quelque chose qui ne soit pas qu’un simple bijou mais un marque page de sa vie. »

Binliang Alexander Peng
Bague « Le Bal des Hippocampes »
Chrysoprase, Opales Roses, Améthystes, Cornalines, Citrines, Perles, Or, Argent.
© Binliang Alexander Peng

Lorsque vous créez, écoutez-vous une musique particulière qui vous inspire ?

« J’adore la musique mais pas lorsque je travaille, sinon je risque de passer la journée à chanter ! »

Si vous deviez choisir une oeuvre d’art ?

« Les tournesols de Van Gogh. Lorsque je suis arrivé en France à l’âge de 6 ans il y avait une reproduction de ce tableau dans ma chambre, je la regardais tous les jours sans en connaitre le nom de l’artiste. Deux ans plus tard nous avons déménagé, avec le temps j’ai fini par oublier ce pot de fleurs jaunes. C’est par le plus grand des hasards en visitant la National Gallery à Londres, lors d’un séjour, que je suis retombé nez à nez sur l’authentique tableau. J’avais 10 ans et je me souviens encore de ce sentiment si chaleureux comme si j’avais retrouvé une copie de mon vieil ami de chambre. »